A l’occasion de la journée mondiale du don de sang qui a lieu ce jour, 14 juin 2014 (oui oui je vous assure), je voulais vous transmettre le témoignage que j’ai recueilli d’une « parfaite inconnue ». Une parfaite inconnue qui m’a contactée pour me faire part de son expérience, de ce que Zoé lui avait enseigné, de cette leçon que je pense qu’elle a su transmettre.
Une parfaite inconnue que j’ai écoutée entendue et qui m’a touchée:
Début octobre lorsque j’ai pris connaissance de l’histoire de Zoé dans la presse, je me suis prise une claque monumentale.
Le cancer ? Bien sûr que je savais qu’il existait.
Mais chez les enfants ?
Oui peut-être que je le savais, mais au fond personne ne veut penser qu’il existe et encore moins venir au monde avec.
J’ai voulu en savoir plus. J’ai commencé à lire votre blog….un peu chaque jour.
Plus j’avançais dans la lecture de ces récits plus je ressentais un malaise. Non en fait j’avais carrément honte d’ignorer tant de choses.
Zoé avait un sacré courage, elle m’a enseigné une sacrée leçon de vie avec son sourire et sa joie de vivre. A moi qui comme la plupart des gens, me plaignais pour le moindre bobo.
Je prenais conscience de ce que ces enfants enduraient au quotidien. Comme si je me réveillais. Une vraie prise de conscience.
Vous aviez réussi à surmonter vos peurs et vos doutes pour être près d’elle, l’encourager, la soutenir et rire avec elle, même dans les moments les plus difficiles. Je trouvais ça admirable et c’est ce qui a probablement tant aidé votre fille à vivre sa maladie, ses traitements avec cet éternel sourire qui ne la quittait semble t’il jamais.
Qu’il aurait été hypocrite de ma part de ranger votre livre au fond d’une étagère, d’éteindre mon ordinateur et de retourner à ma vie et mes activités comme si je n’avais rien retenu, rien appris.
En tant qu’être humain en bonne santé avec des enfants en bonne santé, avec une vie « normale » avec ses soucis du quotidien, qui me semblaient bien insignifiants, je me devais d’agir.
Me proposer comme bénévole au sein de l’association certes c’était une évidence. Mais j’avais besoin d’un défi à relever.
« Donner mon sang ».
Voilà mon challenge !
Mais que j’ai peur des aiguilles !!! Une vraie peur bleue je vous assure, que ce soit des aiguilles, du geste, du sang et de tout ce qui va avec. Même rien que de voir la blouse blanche je me sens déjà mal.
Mon fils, même âge que Zoé, a été hospitalisé pour des soins en lien avec un souci respiratoire. J’en ai profité pour poser quelques questions. J’ai demandé aux infirmières le déroulement du don du sang et j’ai ainsi partagé mes craintes, sans encore être certaine que j’oserai faire le pas.
Il me semblait que j’avais su poser les questions de façon discrète mais mon fils avait tout entendu et compris semble t’-il.
Il me dit : « Tu sais maman, c’est sûr que Zoé elle était plus fortiche que toi ! C’est quand même pas une piqûre de rien du tout qui va te faire peur quand même ! »
Parfait. Le message était passé tout le monde a bien rigolé et moi je ne pouvais plus reculer, ni me défiler. Ne serait-ce que pour ne pas perdre la face devant mon fils non ?
L’hiver était là. J’ai eu quelques soucis de santé ce qui m’a bien arrangé au final. J’avais une vraie bonne excuse pour ne pas aller donner mon sang : Ils ne voudraient pas de mon sang tout malade plein de rhume et de microbes !
Puis au printemps, me rappelant la promesse que je m’étais faite, j’ai senti que c’était LE moment d’y aller.
J’ai fixé un jour où je pouvais me rendre aux HUG, sans les enfants, sans le travail. Un jour où j’avais du temps.
Autant vous dire que plus la date approchait, plus je stressais. La nuit précédant ma visite aux HUG je n’ai presque pas dormi de la nuit.
Et ça y’est j’y étais, là poussant la porte du centre de transfusion de sang. Des valises sous les yeux qui descendaient jusqu’aux orteils, tellement angoissée, la gorge nouée ma voix tremblait. Mais je pensais maîtriser la situation, dans le sens que personne n’allait remarquer tout ça c’est certain !
J’avance, les jambes un peu flageolantes, et voilà que je suis en train de remplir le questionnaire avec toutes ces questions. Puis suit un entretien avec une infirmière. Je réponds aux questions. Je suis honnête il n’y a pas de raison qu’on me refuse.
Mais mon angoisse est perceptible et les infirmières prennent grand soin de moi. Je suis installée sur un fauteuil et hop me voilà avec les pieds presque au plafond. Tout le monde prend grand soin de moi et m’offre à boire et à manger.
Et voilà c’est le moment de la piqûre…
Je me suis concentrée sur Zoé et tous ces petits héros si courageux qui ont tant besoin de ce sang.
Vous savez quoi ?
Je n’ai presque rien senti et 20 minutes plus tard c’était déjà fini !
En sortant ce jour-là du centre de transfusion et en me promenant dans la rue j’avais l’impression que tout le monde pouvait voir écris sur mon front « j’ai donné mon sang pour la 1ère fois », tellement j’étais fière d’avoir surmonté ma peur !
Ce sentiment-là était extraordinaire !
Je m’engage donc à devenir une donneuse régulière et allez soyons fous, d’ici la fin de l’année je me lance le défi de donner mes plaquettes !
Pour clore j’ai envie de vous dire : Merci, merci d’avoir partagé votre histoire, car c’est de cette façon que l’on peut avancer ensemble, faire changer les choses et aider les autres.
Je vous souhaite un avenir serein malgré l’absence de votre petite Zoé, restez unis et continuez vos belles actions pour l’association Zoé4life que nous soutiendrons avec beaucoup de plaisir.
Témoignage de Florence Dessuet recueilli par Natalie Guignard-Nardin – juin 2014
Je ne peux pas faire don de mon sang car maladie( trop de fer) mais autrement je le donnerais car rien n’est plus precieux que la vie. Alors en bonne santé donnez votre sang