Le pouvoir

Le pouvoir. Voilà un mot qui m’inspire, pas vous ?

La puissance, la capacité, la force, la dominance, l’influence, le prestige mais aussi simplement la possibilité. C’est la capacité d’agir, de réaliser un objectif, une façon d’obtenir ce que nous désirons. Voilà ce qu’est le pouvoir.

S’il y des pouvoirs différents et des niveaux différents, il reste que le pouvoir, quel-qu’il soit, celui de l’amour, celui des mots ou celui de la force, peut vous amener vers une action qui engendre le mal, ou à son inverse vers le bien.
Tout dépend de comment vous l’utiliserez et ce que vous en ferez.

A mon avis, il y a un pouvoir qui, entre tous est probablement celui qui peut être le plus cruel: le pouvoir des mots.

Les mots sont un ensemble des lettres qui forment un son, un sens. Que ferions nous sans les mots ?
Les mots peuvent flatter, encourager, complimenter faire rire, mais ils peuvent aussi dénigrer, critiquer, faire pleurer et juger.

Et sur ce point là, nous les humains sommes très forts. Nous vivons sur une toute petite planète au milieu de nul part. Nous ne sommes rien finalement dans l’immensité de l’univers. Et nous arrivons à nous juger, à nous faire du mal les uns les autres, à écraser les autres afin de les écarter de notre chemin….dans le seul but d’être le meilleur, le plus fort, le plus beau, victorieux mais également souvent un peu plus seul.

Mais qu’à cela ne tienne, le pouvoir des mots à un ennemi. Et un ennemi qui a la capacité de l’anéantir, qui a plus de pouvoir que lui. C’est le pouvoir de l’amour.
Car l’amour a un pouvoir bien supérieur à celui des mots.
Par amour les êtres humains sont capables de bien du mal c’est vrai, mais également de si belles choses et de choses incroyablement belles.

Je remercie encore une fois toutes les chaleureuses personnes qui nous soutiennent, qui m’envoie ces nombreux messages de soutien, de remerciement pour avoir mit la lumière sur un sujet qui était dans l’ombre. Je remercie les deux généreuses personnes qui nous ont permises de nous évader lors des fêtes de fin d’année en nous offrant un voyage. Je remercie ceux qui sont toujours à nos côtés et qui n’ont pas fuit à l’annonce de la maladie, des rechutes, de l’échec des traitements et du décès de Zoé. Malgré qu’elles ne savaient pas toujours quoi nous dire ou quoi faire, vous étiez là et êtes là.
Je suis extrêmement touchée de vous voir si nombreux à nous soutenir. Chaque semaine ce sont des mots de soutien, de compassion, de remerciements que nous recevons. C’est incroyablement généreux de votre part. Je suis honorée de voir tant de monde touché par notre vécu. Le combat de mes filles n’a pas de sens si rien ne change.

Le décès de Zoé serait encore plus injuste et cruel si son décès ne changeait pas quelque chose dans le milieu du cancer de l’enfant. Et surtout je suis ravie de voir que le milieu politique, également touché, bouge concernant le congé parental. Certains ne s’étaient pas posé la question, n’y avait jamais pensé. Mais si grâce à la médiatisation de notre histoire cela a permit une prise de conscience à ce niveau là, c’est magnifique. Il profitera à tous les enfants qui sont gravement malade ou longtemps hospitalisé. Nous croisons les doigts que cette fois les projets en cours avancent sérieusement.

Aux personnes qui pensent qu’avec le pouvoir des mots, utilisés dans le but de me blesser, en me critiquant et en me jugeant; A ces personnes là qui pensent qu’elles peuvent m’atteindre, ne perdez pas votre énergie avec moi. Votre attitude me donne encore plus de détermination dans les choix que j’ai fais, dont je suis convaincue qu’ils ont été et sont les bons. Ces personnes-là sont une faible minorité mais je pensais important de leur dédier un petit message.

Et vous savez quoi ? Le pouvoir de l’amour m’a permis de trouver la force d’annoncer à ma fille de 8 ans que sa petite soeur allait mourir. Il m’a permis de trouver la force de ne pas pleurer devant Zoé qui elle, pleurait en me disant qu’elle ne voulait pas partir au ciel et de pouvoir trouver les mots pour la rassurer.
Il m’a permis d’autoriser Zoé à lâcher prise, en la suppliant de cesser de s’accrocher. J’ai demandé à mon bébé que j’avais tant désiré, à cette merveilleuse petite fille que j’aimais tant de partir. Il était venu le temps de lâcher, elle qui ne lâchait jamais.

J’ai demandé à ma fille de lâcher prise et je l’ai regardé respirer pour la dernière fois. J’ai annoncé à son papa et à sa grande soeur qu’elle était partie. Il a fallu trouver la force au fond de moi. Et si je l’ai trouvée c’est grâce au pouvoir de l’amour. Je me devais d’être là pour ma fille Lana.

Rien au monde ne me fera plus jamais autant souffrir que de revivre encore et encore cet instant.

C’est le pouvoir de l’amour qui m’aide au quotidien à continuer cette vie sans la présence physique de ma fille a mes côtés, et le pouvoir des mots n’est rien finalement à côté de cela.